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Crise énergétique : faisons le point

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Depuis plusieurs mois, nous vivons une crise énergétique majeure : flambée des prix du gaz et de l’électricité, instabilité des marchés, approvisionnement énergétique tendu et déséquilibre de l’offre et de la demande… La question énergétique est devenue « LE » dossier prioritaire de nos instances décisionnelles et, plus largement, celui de l’ensemble des pays européens.

Plusieurs mesures gouvernementales sur la question énergétique seront mises en place dans les prochaines semaines. Objectif : apporter des réponses concrètes à mettre en œuvre très vite pour passer l’hiver dans les meilleures conditions possibles.

Pour bien en comprendre les « tenants et les aboutissants », faisons le point sur l’actualité énergétique de cette rentrée…

Un contexte énergétique qui perdure…

La flambée actuelle des prix du gaz et de l’électricité découle d’un contexte économique et géopolitique qui déstabilise les marchés énergétiques depuis 2021 :

  • La reprise post-covid des activités économiques a entraîné une forte augmentation des besoins énergétiques mondiaux. Placés sous la loi de l’offre et de la demande, les marchés du gaz et de l’électricité ont ainsi subi un 1er choc de prix inédit.
  • Les tensions géopolitiques issues de la guerre en Ukraine ont aussi accentué cette situation inflationniste, rendant encore plus instables les prix du marché

Aujourd’hui, l’Europe fait aussi face à une diminution drastique des importations de gaz russe et doit d’ores et déjà se préparer à une éventuelle coupure totale de fourniture gazière de la part de la Russie. L’entreprise russe Gazprom ne livre d’ailleurs plus de gaz à la France depuis le 1er septembre, conséquence d’un désaccord contractuel avec Engie.

A cet état de fait s’ajoute l’incapacité actuelle de notre parc nucléaire de faire face à la demande énergétique nationale. Aujourd’hui, seuls 24 réacteurs sur 56 sont en service. Les 32 autres sont aujourd’hui arrêtés pour raison de maintenance, ou à la suite de problématiques de corrosion. Cette indisponibilité du parc nucléaire français entraine une diminution critique de la production française d’électricité. Elle fait aussi craindre une possible pénurie énergétique pour la saison hivernale.

Sans compter la sécheresse estivale qui a entrainé une diminution marquée de la production hydroélectrique…

Une flambée des prix énergétique encore très prégnante

L’augmentation exponentielle des prix du gaz et de l’électricité sur les marchés de gros est une conséquence directe de ce contexte économique et géopolitique inédit :

  • Sur le marché du gaz : la France n’est pas productrice de gaz naturel. Elle achète le gaz sur les marchés de gros. Fin août, le gaz se vendait 300 € le MWh pour une livraison en 2023, un niveau historique jamais atteint jusqu’ici (de l’ordre de 20 € le MWh en août 2021.)
  • Sur le marché de l’électricité : les prix de l’électricité sont indexés sur les prix du gaz. Les prix de gros du mégawattheure d’électricité ont, donc, eux aussi, atteint des records. Le MWh pour une livraison en 2023 s’achète actuellement à 1 000 € (contre 85 € en août 2021.)
En septembre, la flambée des prix énergétique perdure – Image de Gerd Altmann – Pixabay

Malgré l’explosion des prix énergétiques, les particuliers restent protégés grâce au bouclier tarifaire instauré par l’état. Il limite actuellement la hausse des Tarifs Réglementés de Gaz et d’Electricité, et donc celle des prix sur les factures d’énergie. Il devrait prendre fin le 31 décembre 2022. Les professionnels dont la puissance souscrite est inférieure à 36 kVA avec un contrat en TRV sont actuellement, eux aussi, protégés par le bouclier tarifaire en électricité.

Autant de « causes à effets » qui rendent la question énergétique prioritaire et stratégique pour la France et nos voisins européens. Elle demande donc des mesures d’envergure pour enrayer cette situation de crise.

Comment répondre à la crise énergétique avant l’hiver ?

Un Plan de Sobriété énergétique a été lancé officiellement par notre gouvernement en juillet dernier. Un conseil de défense consacré à la crise énergétique s’est ensuite tenu le 2 septembre. Il fut suivi d’une conférence de presse sur le même sujet. Objectif : trouver des réponses pour faire face à la hausse des prix et au risque de pénurie de gaz et d’électricité dans l’hexagone cet hiver.

Consommer moins et mieux pour passer le cap de l’hiver – Image de Joe – Pixabay

Quelques pistes d’actions ont d’ores et déjà été actées par nos instances décisionnelles :

  • Mettre en œuvre la feuille de route du Plan de sobriété énergétique pour faire la chasse au gaspillage. Objectif : diminuer, dès aujourd’hui et de 10 %, notre consommation de gaz et d’électricité, au travail et à la maison
  • Redémarrer l’ensemble des réacteurs nucléaires pour cet hiver
  • Renforcer nos capacités de stockage de gaz en France, actuellement remplies à 92%
  • Renforcer la solidarité européenne en matière d’énergie
  • « Amortir » la hausse des prix quand le bouclier tarifaire prendra fin au 1er janvier 2023. Il faudra aussi accompagner plus spécifiquement les foyers les plus modestes.

Cette problématique de crise énergétique est aussi discutée au niveau de l’Europe. Les ministres européens de l’énergie des 27 états membres se sont en effet réunis à Bruxelles le 9 septembre. A l’ordre du jour de ce Conseil extraordinaire : trouver un consensus sur les mesures d’urgence à prendre face à la flambée des prix et réfléchir à une réforme des marchés européens de l’énergie. Une nouvelle réunion des ministres européens de l’énergie se tiendra à nouveau le 30 septembre. Des décisions devraient être prises dans les prochains jours. Car la saison hivernale, plus encore que les années précédentes, se prépare aujourd’hui.

Dernière inconnue (mais non des moindres) qu’il faudra prendre en compte le moment venu : celle de la météo pour cet hiver.

D’ici là, consommons moins et mieux, tous ensemble et dès aujourd’hui, pour passer le cap de la future vague de froid.

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