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Bet and Save : retour sur le défi énergie de GEG et du Grenoble CivicLab n°1

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Il y a plus d’un an naissait le Grenoble CivicLab, un challenge décliné en 5 défis pour inventer les services numériques qui feront la ville de demain. La première édition a permis de sélectionner cinq prototypes basés sur les besoins locaux et les expériences usagers. Parmi les solutions retenues : le projet Bet and Save répondant au défi de GEG, le troc local de kilowatts. Comment est né ce projet ? Qu’est-il devenu un an après ? Où en sont les participants ? Retour sur le défi énergie de la 1ère édition du Grenoble CivicLab avec Giusy, porteuse du projet Bet and Save.

Bet and Save

GEG : Bonjour Giusy ! Comment as-tu connu le Grenoble CivicLab ? 

Giusy : C’est un ami qui m’a transmis l’information. Il ne vit pas sur Grenoble mais à l’époque il était sur place pour un projet européen. Il avait entendu parler du Grenoble CivicLab et savait que j’allais être intéressée par le sujet.

Qu’est-ce qui t’a plu dans le challenge du Grenoble CivicLab ? 

Il y a plusieurs raisons. J’étais à Grenoble depuis pas longtemps, c’était donc une façon pour moi de découvrir ce que la ville proposait. Personnellement, je suis très intéressée par l’énergie et tous les sujets qui gravitent autour. Dans le cadre de ma formation je suis notamment en contact avec l’énergie. J’ai donc tout de suite été attirée par le défi énergie, parmi tous ceux qui étaient proposés. Et j’ai proposé mon idée.

As-tu proposé ton idée seule ou déjà en équipe ? Si tu l’as fait seule, comment s’est passé la sélection des autres membres de l’équipe ?

Dans un premier temps, j’ai proposé seule mon idée de projet. Il y a eu ensuite une première rencontre au sein des bureaux de La Coop pour permettre aux membres des différentes équipes de se rencontrer. Le fondateur de la Coop, Sylvain, m’a alors contactée et m’a rejointe en intégrant d’autres personnes au sein de l’équipe. C’est moi qui ait proposé l’idée initiale de Bet and Save. Les rencontres suivantes avec l’équipe ont permis d’aller plus loin et de mettre en place le parcours et le projet dans le détail. Mon idée était très générale mais c’est ensemble qu’on a trouvé un business model plus rentable et surtout une idée de projet plus évoluée.

L’équipe était composée de combien de personnes et quels étaient leurs profils ?

4 personnes faisaient partie de l’équipe :

  • Nicolas Perraut, développeur web qui était en charge de la partie graphique du prototype.
  • Sylvain Bouchard, l’organisateur de La Coop, doté d’un profil technique et business. Il savait comment mettre en place un projet, ce qui nous a beaucoup aidé.
  • Julien Robillard, expert dans la création entrepreneuriale.
  • Et moi, avec un profil technique et énergétique, tout en ayant un regard business

Peux-tu nous présenter ton idée d’origine et comment celle-ci a progressivement évoluée vers Bet and Save ?

Mon idée à la base était d’utiliser les données des compteurs communicants pour rendre service aux citoyens en visualisant des statistiques et en comparant les données, et leur permettre ainsi de prendre davantage conscience de leur consommation d’énergies.

En réfléchissant ensuite tous ensemble, nous voulions que le projet Bet and Save s’adresse à des personnes pas ou peu intéressées par l’environnement, l’énergie et la consommation. Pour ce faire, nous avons suivi le principe du jeu et fait appel à des moyens ludiques pour créer une approche inédite : le pari sportif comme modèle de référence. L’idée finalement est devenue celle d’appliquer le principe du pari sportif pour réduire la consommation énergétique.

 

C’est une excellente idée ! Si je reformule, c’est donc permettre à des personnes qui n’ont pas forcément conscience de comment faire des économies d’énergies, de s’impliquer en jouant ? 

Oui en jouant tout à fait ! On a bien conscience que les personnes qui s’intéressent à l’environnement sont déjà concernées. Nous voulons donc élargir l’audience pour impliquer d’autres personnes, d’où l’idée de s’adresser à cette cible par une approche complètement différente. Nous avons créé une plateforme sur laquelle il est possible de parier sur sa consommation sur un lapse de temps donné et sur des échelles de consommations différentes (un appartement, un immeuble ou une commune entière). Une personne peut donc parier sur l’énergie qu’elle consommera dans son logement en un jour, une semaine ou un mois. De notre côté, nous calculons le montant obtenu en économisant son énergie et transmettons ensuite ce montant à la personne pour qu’elle puisse parier ou non. Le calcul est réalisé par une étude statistique suivant le même principe que les calculs effectués dans les paris sportifs.

Est-ce vous donnez des conseils éco aux utilisateurs pour leur permettre de réaliser ces économies d’énergie ? 

Oui tout à fait. Nous voulions permettre à chacun de faire des économies sur la base du pari choisi. On donne donc des conseils proportionnels à la hauteur du pari.

La condition au départ voulue pour réaliser un pari était de disposer dans son logement d’un compteur communiquant. C’est la première cible à laquelle on souhaitait s’adresser. Mais cela peut être une limite car à Grenoble encore peu de logements sont équipés de compteurs communicants. Nous avons donc dynamisé le principe en permettant aux utilisateurs équipés de compteurs « classiques » de pouvoir participer aussi. Ils visionnent les paris en cours et peuvent parier pour ou contre chaque pari.

Nous avons ensuite imaginé différentes façons de récompenser les utilisateurs, dans une optique de circulation monétaire qui puisse inciter à réduire ses consommations :

  • Une réduction sur la facture,
  • Directement le montant par espèce, virement ou chèque,
  • Une monnaie échangeable en ville comme le Cairn par exemple.

Dans une approche plus solidaire, nous avons également envisagé de permettre aux utilisateurs de payer la facture de quelqu’un qui n’aurait pas les moyens.

En quoi GEG vous a aidé dans la réalisation du projet ? 

Il y a plusieurs rencontres organisées par le Grenoble CivicLab dont un au cours duquel GEG nous a fourni des données anonymisées de consommation. Ces données étaient vraiment très utiles car elles nous ont permises de créer le modèle utilisé par l’algorithme.

Avez-vous travaillé avec des associations pour pouvoir donner des conseils d’économies d’énergie ? Car à GEG par exemple nous travaillons avec de nombreuses associations pour aider les personnes en situation de précarité énergétique

Nous voulions dans l’idéal avoir une matrice de conseils par rapport aux taux de réduction effectué. Ça, c’était l’initiative du projet. Dans le prototype que nous avons créé, nous avons donné quelques conseils nous-mêmes mais ça s’est arrêté là. Nous aurions bien évidemment fait appel à GEG en tant que principal interlocuteur pour ce genre de demande.

Où en êtes-vous aujourd’hui dans le projet Bet and Save ?

A l’heure actuelle, nous sommes encore 3 personnes parmi les 4 à être encore présentes dans l’équipe projet. Mais nous avons également notre vie professionnelle. Nous essayons de nous rencontrer dès que possible, même si ce n’est pas toujours facile. Le plus dur est de faire avancer le projet. Nous avons pris contact avec l’Université Grenoble Alpes pour faire appel à des chercheurs. Cela nous permettra de finaliser ainsi les spécifications du projet.

Bet and save, Grenoble CivicLab

Quel message ou conseil aimerais-tu faire passer aux participants de la deuxième édition du Grenoble CivicLab qui a tout juste commencé ? 

Le principal conseil que je pourrais leur donner est de se dédier à fond dans le projet. En effet, ça va être une période très intense qui va leur demander du temps et du travail. Il faut donc s’impliquer, notamment dans les diverses réunions qui auront lieu pour faire grandir le projet. Je conseille également de profiter de toutes les ressources mises à disposition par le Grenoble CivicLab et par les partenaires. C’est grâce à ces ressources qu’ils pourront grandir et apprendre à construire un projet, même s’ils partent de zéro et qu’ils n’y connaissent rien en entrepreneuriat. Il y a beaucoup à apprendre. Il faut simplement profiter de ce que vous allez recevoir et vous impliquez. Et surtout croyez en vous, en votre idée et en votre projet !

Merci Giusy pour tous ces conseils et pour nous avoir fait part de tes retours sur le Grenoble CivicLab et sur ton projet Bet and Save ! 

Retrouvez plus d’informations sur la deuxième édition du Grenoble CivicLab

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