C’est un univers photographique singulier que l’artiste isérois Guilhem Nicolas alias Jadikan dévoile à nos yeux depuis sa première exposition à Issy-les-Moulineaux en 2009. Un univers nait d’une « erreur photographique », d’une manipulation malencontreuse, lui révélant dans un hasard total le résultat de la lumière en mouvement associé à un temps de pose long. Car là est le secret du travail de Jadikan, des années de tests et d’échecs pour parvenir à une parfaite maîtrise de cet art consistant à scénariser la lumière issue de différentes sources dans l’espace et dans les décors, en y associant un cadrage ultra-précis et un temps de pose réglé à la seconde près. Tout se fait en direct, aucune retouche, pas de droit à l’erreur sauf tout recommencer. Pour chaque création, l’artiste dispose uniquement du temps de pose prédéfini pour se mouvoir dans le décor et mettre en lumière son message et sa lecture du lieu.
Lightpainting, une question de secondes
Ces secondes qui s’égrainent sont à la fois sa marque de fabrique et le nom de ses œuvres. Dans la série « Chorégraphies nocturnes » exposée en 2016 à la Maison Bergès / Musée de la Houille Blanche à Villard-Bonnot, Jadikan offre sa propre vision de plusieurs lieux désaffectés en Isère comme l’œuvre « 117 secondes » réalisée aux papeteries de Lancey qui semble redonner vie au site grâce aux filaments de lumière en mouvement s’échappant du conduit acier. Pour « 259 secondes », photographiée au barrage du Chambon, l’électrisation du lieu est perceptible et, pour notre part, on voit se dessiner un masque d’escrimeur. Et vous ?
©Jadikan – « 117 secondes » – Papeteries de Lancey
©Jadikan – « 259 secondes » – Barrage du Chambon
À mi-chemin entre le street art et la calligraphie, les photographies de Jadikan dessinent, écrivent, sculptent, surlignent avec la lumière sans jamais laisser indifférent… Alors on suit les traces de Jadikan, lumineux artiste isérois aujourd’hui mondialement reconnu.
> Pour en savoir plus sur Jadikan : jadikan-lp.com
Photos et vidéos ©Jadikan
