Aujourd’hui, le besoin en flexibilité sur nos réseaux d’énergie se fait croissant. Pour répondre à cette exigence, le stockage d’énergie apporte une réponse concrète pour garantir l’équilibre de nos réseaux et satisfaire les nouveaux besoins énergétiques.
Mais quelles sont les différentes solutions de stockage d’énergie disponibles aujourd’hui sur le marché ? En quoi peuvent-elles être une réponse adaptée aux nouveaux modes de consommation et de production alternative ?
Pour répondre à ces questions et inaugurer la 2ème saison de notre podcast « L’Energie à l’Oreille », nous avons invité Sébastien Macron, Responsable du Département Exploitation des Ouvrages de Production Renouvelable de GEG, et Cyril Jarret, Responsable de Projets de stockage d’énergie de GEG.
Stockage d’énergie : pourquoi en parle-t-on autant aujourd’hui ?
Le besoin en flexibilité sur nos réseaux d’énergie découle de plusieurs facteurs, les plus explicites étant :
- la croissance des énergies renouvelables dans le mix énergétique, avec leur variation de production intermittente et décentralisée
- l’apparition de nouveaux usages actuellement en plein développement comme les véhicules électriques, l’autoconsommation et les pompes à chaleur, avec leurs nouveaux besoins de consommation et donc, de flexibilité
Or, pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2050 il convient, d’ici 2030, de stocker six fois plus d’électricité pour pouvoir multiplier par trois la production d’énergies vertes, comme conseillé par l’AIE (Agence Internationale de l’Energie).
C’est pour cette raison que les projets de stockage d’énergie ont, aujourd’hui, une grande importance, comme le constate Sébastien Macron :
« Avec l’augmentation de la production ENR pour lutter contre le réchauffement climatique, on a de plus en plus d’énergie intermittente. On peut avoir beaucoup de production quand on n’a pas forcément bcp de consommation. Le principal atout de stocker de l’énergie, c’est de pouvoir l’accumuler quand elle est disponible, et la restituer quand on en a besoin. Donc si on veut déployer au maximum l’énergie renouvelable, il va falloir se tourner massivement vers de la flexibilité et du stockage d’électricité. »
Autrement dit, plus on aura de production d’énergie renouvelable raccordée sur les réseaux, plus il y aura de besoins en flexibilité et en stockage d’énergie, puisqu’on ne produit pas forcément l’électricité à l’instant « t » où elle est consommée. L’objectif étant de conserver l’équilibre des réseaux en lissant les pointes et en stockant le surplus de production.
Des batteries stationnaires pour stocker l’électricité dans le cadre de la réserve primaire et secondaire
Il existe aujourd’hui plusieurs façons de stocker de l’énergie, selon qu’elle soit primaire ou secondaire.
Parmi les diverses solutions actuellement disponibles sur le marché, GEG s’est résolument tourné vers le stockage d’énergie secondaire grâce à des batteries stationnaires lithium-ion, « choisies pour leur très fort rendement (de l’ordre de 80 à 85 %) et leur durée rapide de décharge » souligne Cyril Jarret.
Actuellement, GEG exploite, ainsi, 3 sites de stockage d’électricité par batteries stationnaires :
- 1 sur la commune de Villard-Bonnot (mis en production en 2021) d’1MW et de 1,7 MWh de capacité
- 1 sur la commune de Vinay, de 3 MW et 6 MWh
- 1 sur la commune de Saint-Avre, en Maurienne, de 4MW et 8 MWh
En janvier 2025, un 4ème site de 5 MW et 10 MWh sera également mis en production sur la commune de Sainte-Hélène-du-Lac.
Grâce à son parc de batteries de stockage et comme l’explique Cyril, GEG peut aujourd’hui « répondre aux besoins de flexibilité de RTE, dans le cadre de la réserve primaire des services systèmes (aussi appelée FCR, de son nom européen) afin de réguler et soutenir la fréquence à 50 Hertz, garante de l’équilibre entre production et consommation dans nos réseaux. »
La réserve primaire fait ainsi partie de ce que l’on appelle les services « système fréquence », mis en place par RTE dans le cadre plus global des mécanismes d’équilibrage. Grâce à ces mécanismes, RTE assure ainsi la stabilité du réseau en faisant appel aux flexibilité offertes par les sites de production, de stockage et de consommation.
D’ici janvier 2025 et grâce au développement de son parc de stockage, GEG devrait aussi être certifié par RTE pour être éligible et opérer sur la réserve secondaire, aux côtés des acteurs obligés comme EDF ou Engie.
A son métier de producteur d’énergies renouvelables depuis presque 40 ans, GEG décide, désormais, d’y ajouter celui de stockage d’énergie. Le but étant de se positionner sur des projets hybrides associant une source de production d’énergie renouvelable (photovoltaïque, éolien ou hydroélectrique) à un système de stockage d’énergie.
Autrement dit, associer son métier de production d’énergies renouvelables à celui de stockage, c’est le nouveau positionnement stratégique de GEG pour agir en faveur de la transition énergétique et de la neutralité carbone d’ici 2050.
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Sources à consulter également sur cette thématique :
- Les différentes technologies stationnaires de stockage de l’électricité | Smart Grids – Le site édité par la CRE (smartgrids-cre.fr)
- Fournir des services système fréquence – RTE Portail Services (services-rte.com)
- Les recommandations de la CRE sur le stockage d’électricité | Smart Grids – Le site édité par la CRE (smartgrids-cre.fr)