Le bilan énergétique 2022 pour les réseaux électriques vient d’être publié par RTE (gestionnaire du réseau de transport d’électricité français).
GreenAlp (6ème distributeur français d’électricité et 4ème en gaz naturel, en Isère et en Savoie) et Enedis (gestionnaire du réseau public de distribution d’électricité en France sur 95 % du territoire) ont, eux aussi, analysé les consommations d’électricité de leurs territoires respectifs.
Tous s’accordent à dire que 2022 aura été une année inédite dans le paysage électrique français en termes de : production, consommation, sobriété énergétique, contexte géopolitique tendu et températures anormalement douces…
Que s’est-il passé sur le marché Electricité en 2022 ? GEG fait le point au lendemain de la saison hivernale…
Un bilan énergétique sous le signe de la « baisse » pour la consommation électrique
Sur le plan national :
459 TWh : c’est le volume d’électricité consommé par les Français l’année dernière, tous secteurs confondus, d’après le Bilan électrique 2022 publié dernièrement par RTE. Cette consommation nationale, corrigée de l’effet météo et calendaire, s’illustre ainsi par :
- Une diminution de – 1,7 % par rapport à 2021
- Une baisse de – 4,2 % par rapport à la moyenne calculée sur la période de référence 2014-2019, voire une diminution de – 9 % sur octobre, novembre et décembre 2022.
Concernant plus spécifiquement l’hiver 2022-2023, RTE affiche une diminution de la consommation brute de l’ordre de – 9 % également, entre octobre 2022 et février 2023 (toujours par rapport à la période de référence 2014-2019, avant le Covid).
Cette baisse est surtout plus visible dans le secteur résidentiel, petits professionnels et tertiaire, que dans le secteur industriel. En cause : le chauffage électrique (et l’éclairage ensuite), qui reste le principal poste sur lequel les écogestes ont été les plus appliqués pendant la saison hivernale.
Pour autant, rappelons qu’avec la crise énergétique et l’augmentation exponentielle des prix de marché, le secteur industriel (chimie, métallurgie, sidérurgie, …) avait, dès la rentrée 2022, diminué fortement sa consommation d’électricité, devançant ainsi le secteur tertiaire et résidentiel.
Plus localement à Grenoble :
Parallèlement GreenAlp a constaté, dans son Analyse de l’Hiver 2022-2023, une diminution générale de la consommation d’électricité sur Grenoble dès la mise en place du plan gouvernemental de Sobriété Energétique et, surtout, à partir de novembre 2022 (par rapport à 2021) :
- Pour les industriels ayant un compteur supérieur à 250 kVA : avec une baisse de la consommation brute de l’ordre de – 8,8 %
- Pour les professionnels ayant un compteur compris entre 36 et 250 kVA : avec une diminution plus conséquente de l’ordre de – 12,3 %, corrigée de l’effet de température.
- Pour les particuliers et petits professionnels ayant un compteur inférieur ou égal à 36 kVA : avec une baisse de – 3,3 % (corrigée de l’effet de température) grâce à des économies domestiques sur le chauffage. Diminution qui s’accentue d’ailleurs en décembre de – 8,3 % par rapport à décembre 2021, voire de – 10 % en janvier-février 2023.
Et dans les régions :
De son côté, et dans son Observatoire français de la transition écologique, Enedis constate, lui aussi, une diminution significative de la consommation électrique résidentielle (corrigée de l’effet de température) sur l’ensemble du territoire français.
Pour autant, il relève aussi des disparités régionales marquées, notamment entre le sud de la France et les départements du nord avec, par exemple, une baisse moyenne relevée entre :
Mi-octobre 2022 et début février 2023, de l’ordre de :
- – 13,9 % et – 13,6 % pour le Lot et les Landes
- – 11, 3 % pour l’Isère et la Drôme
- – 4 % environ pour les Ardennes et la Moselle
Mi-octobre 2022 et mi-mars 2023 de l’ordre de :
- – 9,1 % pour les Bouches-du-Rhône ; – 9,3 % pour la Gironde ; – 9,6 % pour les Landes et – 9,7 % pour le Var
- – 8,1 % pour la Drôme et – 7,5 %
- – 2,9 % pour la Moselle
A nuancer cependant car le chauffage électrique est beaucoup plus présent dans le sud-est et le sud-ouest de la France qu’il ne l’est dans le nord.
Selon le Bilan Hiver 2022-2023 édité par RTE , ces données chiffrées sont la conséquence :
- D’un plan de Sobriété Energétique bien appliqué, dès l’automne, dans le mode de vie des Français, aussi bien au travail qu’à la maison : 20 TWh ont ainsi été économisés, permettant d’éviter les éventuelles opérations de délestage annoncées au début de l’hiver. Selon RTE, 12 signaux « rouge » ont ainsi pu être écartés pendant l’hiver.
- La douceur des températures relevées par Météo France, notamment en décembre 2022, janvier et février 2023 : comme il fait moins froid, on chauffe moins : ce sont encore 7 TWh supplémentaires d’économisés.
Marché de l’Electricité : la production électrique en baisse aussi en 2022
Toujours selon le Bilan Electrique 2022 publié par RTE, 445 TWh (soit 15 % de moins que par rapport à 2021) ont été produits en 2022. La France, qui n’avait jamais connu un niveau aussi bas depuis 30 ans, a ainsi été l’objet d’ :
- Une baisse de – 82 TWh de la production d’électricité nucléaire par rapport à 2021 (rappelons que la moitié de son parc était alors en maintenance) : au plus bas niveau depuis 1988.
- Une diminution de la production hydroélectrique avec 49,6 TWh d’électricité verte produite ; en recul de 20 % par rapport à la moyenne relevée pendant la période 2014-2019, conséquence directe des faibles précipitations de l’ordre de 25 % en dessous de la normale.
Parallèlement, la complexité de cette situation a entraîné un volume important d’importation électrique, et ce pour la 1ère fois depuis 1980. Sans compter les kWh d’électricité produits grâce au soutien des centrales à gaz…
Pour autant, le marché Electricité en 2022 de la France a démontré que la sécurité de l’approvisionnement national avait été assurée, malgré les aléas géopolitiques, économiques et climatiques.
Alors en 2023 on continue à appliquer nos écogestes et, comme en 2022, tous ensemble #OnRéduit !