Niché en région Bourgogne-Franche-Comté, au cœur des anciennes papeteries Zuber-Rieder, le site de production hydroélectrique de Boussières 2 (du nom de la commune où il est implanté) turbinera les eaux du Doubs d’ici 2023.
Petit tour d’horizon de ce chantier dont les travaux ont commencé l’été dernier…
Boussières 2 : 10 ans déjà !
Dix ans ! C’est le temps qu’il a fallu pour que Boussières 2 voit le jour et sorte de terre ! Pour autant, ce délai n’a rien d’exceptionnel car mener à bien un projet de production d’énergie renouvelable, quel qu’il soit, demande du temps.
Plusieurs phases jalonnent ainsi sa mise en œuvre, exigeant à la fois une vision technique, juridique et financière afin de mener à bien : les étapes de conception, les études de faisabilité, le dépôt des dossiers d’autorisation d’exploitation ou d’occupation des sols, et diverses démarches administratives et réglementaires indispensables au bon déroulement du projet… Et tout ceci avant de lancer la phase de réalisation des travaux proprement dite.
Dans le cadre du projet de Boussières 2, les 1ères études techniques et environnementales ont été lancées en 2013 par les équipes de GEG ENeR, filiale de production d’énergies renouvelables du Groupe GEG. Elles ont été menées en concertation avec les parties prenantes locales, à savoir :
- la VNF (Voie Navigable de France), concessionnaire du domaine public fluvial sur lequel se construit actuellement Boussières 2
- la commune de Boussières
- et la papèterie Zuber-Rieder
Ces dix années d’études, de négociations et d’instruction ont ainsi été jalonnées d’étapes-clés telles que:
- la signature d’une Convention d’Occupation Temporaire avec la VNF en 2016
- la demande d’autorisation environnementale auprès de la préfecture en 2017, suivie de la délibération favorable du conseil municipal de la commune de Boussières
- le lancement de l’enquête publique et l’obtention de l’arrêté préfectoral autorisant la construction et l’exploitation de Boussières 2 en 2018
- le pilotage des études techniques et l’appel d’offres permettant de choisir les entreprises qui travailleront sur la construction proprement dite en 2019
- le lancement officiel des travaux en août 2021
Après Boussières 1, Boussières 2…
Vous vous demandez peut-être quelle est la signification du chiffre « 2 » dans Boussières 2 ? En fait, ce futur ouvrage de production d’électricité verte sera situé sur le site du barrage des papeteries de Boussières. Là où, précisément, une 1ère centrale de force motrice, appelée « Boussières 1 » et aujourd’hui propriété de GEG, avait été implantée dès 1881. Elle permettait de faire tourner défibreurs et machines à papier des papeteries Zuber-Rieder. Voilà pour le côté historique 😉
D’un point de vue plus technique, Boussières 1 apparait encore aujourd’hui comme sous-dimensionnée par rapport à l’hydrologie du Doubs (avec un débit moyen annuel de 102 m3/s). La future centrale Boussières 2 permettra donc de turbiner le potentiel restant. Objectif : exploiter au mieux l’ensemble de la force motrice du barrage. Les travaux envisagés portent donc sur :
- la mise en place d’un pont d’accès par-dessus le canal
- une passe à poisson pour garantir la continuité piscicole
- la construction d’une centrale équipée de deux turbines VLH (Very Low Head)
Aujourd’hui, les travaux se sont accélérés sur le terrain. Rendez-vous début 2023 pour la mise en service de l’ouvrage et les 1ers kWh d’électricité verte produits grâce à Boussières 2 !
Produire de l’électricité verte au fil de l’eau
Il existe deux types d’ouvrages hydroélectriques pour produire de l’électricité verte :
- les ouvrages de haute chute, installés au cœur des massifs
- les ouvrages de basse chute (dont font partie Boussières 1 et Boussières 2), situés sur des cours d’eau à haut débit et faible pente.
Avec un débit d’équipement de 53 m3/s, une hauteur de chute de 2,44 m et une puissance installée de 990 kW, Boussières 2 produira en moyenne 5 280 MWh/an, soit l’équivalent de la consommation électrique moyenne de 1 100 foyers.
Plusieurs acteurs locaux et parties prenantes participent aux côtés de GEG ENeR, à la mise en oeuvre de Boussières 2 : PPM SAS, MJ2 Technologies, Vinci Construction Maritime et Fluvial, Roger Martin, Ballet Constructions, SNEF, Alpes Contrôles, Envireausol.
L’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse a octroyé une aide de 265 780 € pour la construction de la passe à poissons.
