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Contexte énergétique : que se passe-t-il sur les marchés du gaz et de l’électricité en novembre ?

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Le contexte énergétique actuel évolue de semaine en semaine : volatilité très rapide des prix à la hausse ou à la baisse, décision du Conseil européen pour trouver des réponses collégiales afin de résister à la crise énergétique… Pour vous aider à y voir plus clair, GEG fait le point sur le contexte énergétique des marchés du gaz et de l’électricité en ce début novembre…

Marché du gaz : une baisse des prix s’amorce

Logistiquement parlant, les stockages français de gaz sont au plus haut puisqu’ils atteignent aujourd’hui les 100 % (les stockages européens étant remplis à plus de 90%). Ils représentent les 2/3 de la consommation hivernale des PME (Petites et Moyennes Entreprises) et des particuliers. Si besoin, ils seront complétés en hiver par des importations de gaz norvégien, de Gaz Naturel Liquéfié (GNL) et d’échanges avec d’autres pays européens.

Cette saturation des sites de stockage entraine actuellement une baisse des prix du gaz sur le marché, accentuée par :

  • une offre en GNL actuellement abondante
  • une météo clémente en ce début d’automne (+ 4°C en moyenne)
  • une baisse de la demande du fait de la crainte d’une récession économique :  le Fonds Monétaire International (FMI) prévoit d’ailleurs qu’un tiers de l’économie mondiale subira une récession en 2023
Photo de PublicDomainPictures – Pixabay

On en revient donc, en novembre, au niveau des prix du marché de gros du gaz constaté début 2022 avant la guerre en Ukraine, de l’ordre d’environ 120 €/MWh (produit calendaire 2023). Rappelons qu’il se négociait à 297 € le 26 août 2022 et qu’avant la crise énergétique, le prix d’un MWh s’achetait à environ 20 € en août 2021.

Pour autant, cette embellie actuelle sur les prix pourrait être temporaire si celle-ci est ralentie par une saison hivernale particulièrement froide. Elle pourrait aussi être modulée à la hausse en cas de renforcement des activités économiques mondiales (notamment chinoises) entrainant un accroissement de la demande gazière et, de fait, une nouvelle hausse globale des prix de marché.

Parallèlement, on constate une baisse de la consommation française de gaz de 14 % depuis août (par rapport à la consommation moyenne des 5 dernières années). En cause :

  • des prix élevés entraînant une réduction de la consommation
  • un intérêt accru pour les actions de sobriété, conforté par le Plan de Sobriété Energétique lancé par le Gouvernement

Face à ce contexte énergétique, le Conseil européen s’est donné une « feuille de route » pour lutter contre la crise haussière des prix. Parmi les décisions d’ores et déjà actées : un achat en commun du gaz au sein de l’Europe pour préserver ses stocks qui devrait être mis en place d’ici la fin du mois. Et en réflexion : un plafonnement des prix de gros du gaz utilisé dans la production d’électricité ce qui permettrait, à terme, de stabiliser les prix du marché de l’électricité européen et de le réformer éventuellement en profondeur par la suite.

L’info en + : Téréga et GRTgaz (gestionnaires français de réseau de transport d’électricité), en partenariat avec l’ADEME, ont créé l’outil Ecogaz. A l’instar d’Ecowatt créé par RTE pour le réseau électrique, cet outil permet de visualiser la consommation de gaz quotidienne à l’échelle nationale, et d’en connaitre les prévisions à 5 jours. Objectif : avoir une vision en temps réel de l’état du réseau français de gaz pour modérer notre consommation en cas de demande trop forte.

Marché de l’électricité : à court terme, la tendance baissière des prix de gros se confirme

Tout comme les prix du gaz, on constate à court terme une baisse des prix de gros de l’électricité, due principalement à :

  • une météo clémente et des prévisions de température élevées, allégeant la demande en électricité sur le marché. A noter que la douceur de ces températures fait chuter les prix à court terme.
  • la réflexion du Conseil européen sur un éventuel plafonnement des prix de gaz destiné à produire de l’électricité, redonnant une certaine stabilité sur le marché.
Photo de DistelAPPArath – Pixabay

Début novembre 2022, l’électricité se vend donc à 470 €/MWh (produit calendaire base 2023) sur le marché de gros, marché qui avait d’ailleurs connut un pic à 1 130 € le MWh au 26 août 2022, et qui se négociait à 572 €/MWh en septembre. La tendance en termes de prix est donc à la baisse depuis la rentrée.

Cependant, une incertitude forte demeure : celle du taux de disponibilité des centrales nucléaires et du volume d’électricité produite et qui sera mise à disposition sur le réseau cet hiver. En octobre, 30 réacteurs fonctionnaient sur un total de 56.

Dans ce contexte énergétique, ces arrêts des centrales, au nombre de 26, sont principalement dus à :

  • un planning de maintenance particulièrement serré et chargé découlant d’opérations techniques suspendues ou retardées par la crise sanitaire
  • la découverte de « fissures », conséquences d’une vague de corrosion touchant les centrales les plus récemment construites.

Côté consommation électrique, RTE constate également une baisse de 5 % depuis la fin de l’été (par rapport à la consommation avant la crise sanitaire.) Cette diminution du volume consommé atteint même les 8 à 9 % dans les industries. En cause : des prix élevés entraînant un ralentissement, voire un arrêt des activités pour certaines des entreprises françaises les plus touchées par la crise énergétique.

L’info en + : Face à cette incertitude contextuelle, la CRE met à disposition un référentiel de prix actualisé tous les mardis. L’objectif étant de transmettre une indication aux PME et collectivités locales sur le prix auquel elles peuvent s’attendre pour le renouvellement de leur contrat sur 2023 et le comparer avec l’offre d’un fournisseur.
Cela implique toutefois une contractualisation avant la date du guichet de l’ARENH, fixé au 21 novembre 2022, afin de pouvoir prétendre au mécanisme. Après cette échéance, les prix seront entièrement exposés aux marchés de gros. La CRE conseille donc aux entreprises qui le souhaitent de finaliser leur demande de fourniture d’énergie le 15 novembre prochain pour laisser le temps au fournisseur choisi de finaliser leur demande d’ARENH.

La tendance générale sur les marchés du gaz et de l’électricité est donc actuellement à la baisse des prix. Pour autant, les incertitudes en termes de météo hivernale nous invitent dès à présent à faire preuve de sobriété énergétique pour ne pas épuiser trop vite nos stockages de gaz d’une part et, d’autre part, d’éviter une situation trop tendue sur notre réseau électrique, pouvant entrainer des opérations de délestage au plus froid de l’hiver.

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